jeudi 16 juillet 2009

En 2002, Eminem joue les rebelles avec «Without me»

«Que tout le monde me suive/Car le monde est tellement vide sans moi.» Dans le genre mégalo, on ne fait pas mieux… Nous sommes à l’été 2002, et une chanson tourne en boucle sur les radios, à la télévision: Without me. «Sans moi» si vous préférez. Ce n’est pourtant pas ce que l’on pourrait appeler de la musique «grand public». Il s’agit d’un genre musical bien particulier: le rap. Comment un titre de ce genre musical a-t-il pu se retrouver dans toutes les têtes, y compris celles n’aimant pas le rap, dès sa sortie?

C’est que le rappeur américain Eminem, («M & M»), de son vrai nom Marshall Bruce Mathers III, a frappé fort. Le single Without me, extrait de son quatrième album, The Eminem Show, ne fait pas dans la dentelle. Sans passer par quatre chemins, le rappeur blondinet auto-célèbre son retour sur la scène musicale, en se comparant ­notamment à Elvis Presley, pour sa contribution à la musique. Mais il ne s’arrête pas là et règle ses comptes avec plusieurs personnalités, notamment des artistes qui l’ont un jour critiqué. Moby se voit copieusement insulté La chanson s’ouvre sur une phrase empruntée à Malcolm McLaren, dans son son single Buffalo Gals. Puis, de Dick ­Cheney (l’ancien vice-président de Georges W. Bush), au FCC (organisme fédéral régulant les ondes américaines), en passant par Limp Bizkit, et même sa mère, Debbie, tous en prennent pour leur grade. Moby, pour sa part, est carrément taxé de «pédé chauve de 36 ans». Il pousse le bouchon jusqu’à déclarer que «de toute façon personne n’écoute de techno». Il faut dire que Moby avait auparavant piqué la susceptibilité du jeune Eminem, en le traitant d’homophobe misogyne. Côté clip, la théorie de la mégalomanie se confirme. Eminem se réveille dans un lit, entouré de deux femmes (un top model et une star du porno). Un jeune garçon a acheté l’un de ses CD, qui comporte la mention Parental Advisory, c’est-à-dire «Contenu explicite».

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